Médias et Réforme du secteur de la sécurité

Le paysage médiatique a considérablement évolué au cours des deux dernières décennies, avec une expansion sans précédent de l’accès à l’information. En effet, le cycle d’actualité moderne offre aux événements locaux une audience mondiale et une visibilité instantanée, tout en permettant une participation plus accrue des citoyens et de la société civile à la production de l’information. Deuxièmement, les attentes du public ont connu une évolution de plus en plus sensible sur les questions touchant à la sécurité et à la justice. Les libertés individuelles, la liberté des médias et les exigences de sécurité nationale continuent d’alimenter les débats dans plusieurs régions du monde. Une telle situation témoigne de l’intérêt des populations à rester informées sur les questions touchant aux besoins qu’elles expriment en matière de sécurité et de justice.

OUTILS DE CONNAISSANCE DU DCAF-ISSAT

  1. Utilisation du guide et acquisition des compétences en formation
  2. Rôle des médias dans la gouvernance du secteur de la sécurité
  3. Liberté des médias et gouvernance du secteur de la sécurité
  4. Access to Information and Security Sector Governance
  5. Reporting Community Safety
  6. Médias sociaux et gouvernance du secteur de la sécurité

Documents clés

Documents d’orientation et de recherche

Vidéos: 

POINTS D‘ANCRAGE SUR LE PLAN DE LA RSS

Consultations: les acteurs et les plateformes du secteur des médias jouent un rôle déterminant en recensant les besoins et attentes exprimés par les communautés pour les acheminer vers les organismes de prise de décisions.  

 Évaluation du cadre juridique:

  • Étendue et qualité de l’accès à l’information
  • Liberté d’accès aux documents administratifs (à l’instar des banques de données gouvernementales ouvertes) et aux documents dits « d’intérêt public »;
  • Mesures de protection pour les lanceurs d’alerte
  • Règles et pratiques de classification (extension/surclassification)

Opportunités en matière de contrôle médiatique: Rendre les acteurs et les plateformes médiatiques capables de surveiller les fonctions de contrôle officiellement attribuées au secteur de la sécurité (cas des délibérations du Parlement sur les questions touchant à la défense, à la police et à la justice).  

L’information financière comme élément essentiel pour la gouvernance démocratique.

L’intégration des acteurs et des plateformes du secteur des médias comme mécanisme de suivi-évaluation dans la conception des programmes en matière de RSS.

Évaluation de la réforme et du cadre juridique applicable aux services de renseignement

  • Classification des informations (qui en a la charge? Qui veille à son application? Qui en détermine les sanctions et à qui est-elle destinée?)
  • Définition juridique du crime d’atteinte à la sécurité de l’Etat;
  • Contrôle ultime sur les communications mobiles (Etat vs opérateur);
  • Cadre juridique de surveillance (s’appliquant notamment au trafic internet et aux données sans fil) ;
  • Accès aux archives publiques mais classées confidentielles pour des raisons de contrôle (Liste des employés des gouvernements précédents, liste des auteurs de violations des droits de l’homme etc.)  

POINTS D‘ANCRAGE - SUR LE PLAN MEDIATIQUE

  1. Les réformes prennent beaucoup de temps. Le renforcement des capacités constitue le premier défi à relever pour impliquer les acteurs des médias dans la réforme du secteur de la sécurité. La sensibilisation et le renforcement des capacités sont nécessaires pour dépasser les approches à court terme axées sur les incidents, et s’orienter vers des approches à plus long terme fondées sur des questions, des contextes et des tendances.
  2. L’accès à l’information est étroitement lié à l’accès au pouvoir.  Agir sur le premier entrainera probablement un changement sur le second. Les processus de réforme doivent leur force à une participation élargie, qui à son tour dépend de l’accès à l’information présentée comme un facteur clé permettant d’impliquer les acteurs marginaux dans le processus politique au cours duquel les réformes sont façonnées et soutenues. 
  3. Le changement des comportements est un processus complexe. Des recherchent montrent que le soutien apporté au changement à long terme dépend moins des déclarations, mais davantage de la façon dont elles sont articulées. La remise en cause des convictions, des mentalités et des modèles culturels profondément enracinés dans les sociétés implique une inversion des « modèles d’attentes» existants, ce qui en fait un long et difficile processus.   ,
  4. Une réforme doit s’articuler autour des résultats et non pas uniquement autour des solutions. Les propositions formulées dans le cadre de la RSS doivent faire l’objet d’un examen montrant comment elles aboutissent à une amélioration des résultats. Communiquer uniquement sur les solutions peut s’avérer contreproductive.
  5. Le processus décisionnel s’inscrit dans un contexte spécifique. La décision est le résultat d’un processus socio-culturel complexe impliquant un ensemble divers d’acteurs. Sur la base de ce principe, les communications concernant la RSS devraient être encadrées lorsqu’elles portent sur des connaissances et des analyses relatives au contexte, aux relations et aux différents rapports de force.  
  6. Le processus de RSS doit faire l’objet d’une communication holistique. Les communications relatives à la RSS doivent s’inscrire dans un processus de changement socio-politique et global. En ce sens, des propositions de réforme seules ne sauraient parler d’elles-mêmes: il est nécessaire d’en clarifier le contexte, les variables et les mécanismes.

Crédit photo: Photo ONU/Cia Pak