Pays essentiellement rural, le Burundi est confronté à deux problèmes fonciers. Le premier, structurel, concerne la gestion de la terre, cette ressource vitale qui se raréfie sous le coup de la croissance démographique. Le second, héritage de la guerre civile, concerne la situation des réfugiés et des déplacés qui ont été spoliés injustement. Le premier problème génère une violence diffuse dans la société burundaise et nécessite la relance de la réforme de la gouvernance foncière sur de nouvelles bases. Au lieu d’une réforme profonde des systèmes de gestion foncière, c’est une simple révision du code foncier qui a été mise en œuvre. Or en l’absence de véritable changement dans la gouvernance foncière, notamment en matière de règlement des conflits liés à la terre, cette question va continuer à cristalliser le ressentiment des populations qui s’estiment spoliées ou dont l’accès à la terre est limité, rendant ainsi plus probable l’éclatement de conflits futurs.
Ce rapport traite de l’épineux problème de la gestion des terres au Burundi. Il a pour but d’analyser les raisons de l’échec de la réforme du système foncier depuis la fin de la guerre civile et l’accord d’Arusha en 2000 et de proposer des pistes de solution pour promouvoir un véritable changement en matière de gouvernance foncière. Un second rapport analysera la question tout aussi complexe de la restitution des terres et propriétés des réfugiés et déplacés de la guerre civile.