Malgré le peu d’attention qui lui a jusqu’ici été accordée, le rôle crucial d’une gestion efficace des frontièes dans la réduction du trafic illicite des armes légères et de petit calibre (ALPC) et leurs munitions a été réaffirmé lors de la quatrième Réunion biennale des États sur le Programme d’action des Nations unies sur les armes légères. Même si des évolutions récentes semblent réduire leur pertinence physique, les frontières demeurent centrales à la compréhension de la souveraineté d’un État, et leur gestion, à l’implication de celui-ci dans la protection de sa population. Le discours sécuritaire des États regorge en effet de menaces définies en termes « frontaliers » ou « transnationaux ».
Une gestion efficace et coordonnée des frontières terrestres qui permette de juguler le trafic illicite des ALPC nécessite, dans un premier temps, la compréhension et la prise en compte des dynamiques en jeu dans les zones frontalières en termes de demande en armes, d’intensité et du sens des trafics entre pays limitrophes. En effet, l’existence de liens entre le trafic transfrontalier des ALPC et d’autres trafics illéaux utilisant souvent les mêmes routes d’acheminement ; la présence de communautés transfrontalières dont le degré de coopération avec l’État peut varier selon les réalités ethniques et sociales de la région ; la géographique physique de certaines régions fron éloignées et difficilement accessibles ou encore la spécificité du « commerce de fourmi », un trafic à petite éhelle à travers les frontières terrestres sont autant de facteurs qui peuvent avoir un impact sur la possibilité et l’efficacité des mécanismes de gestion des frontières.